Un tournant pour les droits civiques
En 1963, le Klu Klux Klan commet un attentat à la bombe boulversant toute l’Amérique, et pas seulement les Afro-Américains pris malheureusement pour cible. Cet attentat marque un tournant dans le mouvement américain des droits civiques. Il contribue en effet directement à l’adoption et à la promulgation du Civil Rights Act de 1964, du Voting Rights Art de 1965 et du Civil Rights Art de 1968.
Le 15 Septembre, 4 fillettes meurent dans un attentat terroriste perpétré au sein de l’église baptiste afro-américaine de Birmingham en Alabama. Elles s’appellent Addie Mae Collins, Carole Robertson, Cynthia Wesley et Denise McNair. Elles sont âgées de 11 à 14 ans. 22 autres personnes sont également blessées.
Une grande marche est alors organisée dans la ville, le 22 septembre. Elle se nomme « La marche du Congress of Racial Equality » et se réalise dans l’état le plus raciste du sud des Etats-Unis : l’Alabama.
Le 25 mars 1965, le révérend Martin Luther King clame un discours au cours duquel il répète à plusieurs reprises sa phrase devenue célèbre « How long ? Not long ». Il avertit que les Afro-Américains ne continueront pas à souffrir de la suprématie des blancs et que le changement viendra bientôt.
La culture musicale en soutien
Les chanteurs et musiciens ne tardent pas à s’engager suite à ce drame. À l’instar de Martin Luther King, en 1964 Sam Cook y fait référence avec son célèbre « A Change Is Gonna Come ».
Nina Simone chante « Mississippi Goddam » où elle précise sur certains live en intro « Goddam Mississipi, and i mean every word » et fait allusion à l’attentat avec le couplet « Alabama’s got me so upset ! ».
Richard Fariña crée la chanson « Birminghma Sunday » interprétée par lui-même et Joan Baez.
Mais c’est sans doute le titre « Alabama » sorti sur l’album « Live at Birdland » de John Coltrane, enregistré deux mois après l’attentat, qui évoque le mieux ce terrible événement.
Cette chanson a été écrite comme un hommage musical aux victimes de l’attentat à la bombe de la 16th Street Baptist Church. L’émotion est palpable et chaque note semble nous ramener au souvenir de ces 4 jeunes filles.
La dimension spirituelle propre à Coltrane nous ramène à Birmingham. Le titre « Alabama » est considéré comme un chef d’oeuvre du Jazz Modal. Coltrane est entouré de jazzmen de renoms : McCoy Tyner, Jimmy Garrison, et Elvin Jones. « The Dream Quarter » pourrait-on dire. La ligne mélodique « a été développée à partir des inflexions rythmiques d’un discours prononcé par le Dr Martin Luther King » selon l’historien du Jazz Bill Cole.
Avant sa sortie en 1964, Coltrane, Tyner, Garrison et Jones l’auront interprété à la télévision pendant une session de 30 minutes le 7 décembre 1963. Ce morceau d’anthologie est une pure merveille, qui fait froid dans le dos, une fois que l’on sait à quoi il fait référence. A écouter pour ne jamais oublier.
En 1997, le réalisateur américain Spike Lee en réalise un documentaire, « 4 Little Girls », ponctué de témoignages de la famille et des victimes blessées.
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Playlist Alabama.