Birmingham songs : l’histoire d’une tragédie

En 1963, le Klu Klux Klan commet un attentat à la bombe boulversant toute l’Amérique, et pas seulement les Afro-Américains pris malheureusement pour cible. Cet attentat marque un tournant dans le mouvement américain des droits civiques. Il contribue en effet directement à l’adoption et à la promulgation du Civil Rights Act de 1964, du Voting Rights Art de 1965 et du Civil Rights Art de 1968.

03/05/2021 - Stéphane Nicolas

Un tournant pour les droits civiques

En 1963, le Klu Klux Klan commet un attentat à la bombe boulversant toute l’Amérique, et pas seulement les Afro-Américains pris malheureusement pour cible. Cet attentat marque un tournant dans le mouvement américain des droits civiques. Il contribue en effet directement à l’adoption et à la promulgation du Civil Rights Act de 1964, du Voting Rights Art de 1965 et du Civil Rights Art de 1968.

Le 15 Septembre, 4 fillettes meurent dans un attentat terroriste perpétré au sein de l’église baptiste afro-américaine de Birmingham en Alabama. Elles s’appellent Addie Mae Collins, Carole Robertson, Cynthia Wesley et Denise McNair. Elles sont âgées de 11 à 14 ans. 22 autres personnes sont également blessées.

Portraits des 4 filles tuées lors de l'attentat. Love and Vinyl.
D.R. – Portraits des 4 filles tuées lors de l’attentat.

Une grande marche est alors organisée dans la ville, le 22 septembre. Elle se nomme « La marche du Congress of Racial Equality » et se réalise dans l’état le plus raciste du sud des Etats-Unis : l’Alabama.

Le 25 mars 1965, le révérend Martin Luther King clame un discours au cours duquel il répète à plusieurs reprises sa phrase devenue célèbre « How long ? Not long ». Il avertit que les Afro-Américains ne continueront pas à souffrir de la suprématie des blancs et que le changement viendra bientôt.

La culture musicale en soutien

Les chanteurs et musiciens ne tardent pas à s’engager suite à ce drame. À l’instar de Martin Luther King, en 1964 Sam Cook y fait référence avec son célèbre « A Change Is Gonna Come ».

Nina Simone chante « Mississippi Goddam » où elle précise sur certains live en intro « Goddam Mississipi, and i mean every word » et fait allusion à l’attentat avec le couplet « Alabama’s got me so upset ! ».

Richard Fariña crée la chanson « Birminghma Sunday » interprétée par lui-même et Joan Baez.

Mais c’est sans doute le titre « Alabama » sorti sur l’album « Live at Birdland » de John Coltrane, enregistré deux mois après l’attentat, qui évoque le mieux ce terrible événement.

Cette chanson a été écrite comme un hommage musical aux victimes de l’attentat à la bombe de la 16th Street Baptist Church. L’émotion est palpable et chaque note semble nous ramener au souvenir de ces 4 jeunes filles.

La dimension spirituelle propre à Coltrane nous ramène à Birmingham. Le titre « Alabama » est considéré comme un chef d’oeuvre du Jazz Modal. Coltrane est entouré de jazzmen de renoms : McCoy Tyner, Jimmy Garrison, et Elvin Jones. « The Dream Quarter » pourrait-on dire. La ligne mélodique « a été développée à partir des inflexions rythmiques d’un discours prononcé par le Dr Martin Luther King » selon l’historien du Jazz Bill Cole.

Avant sa sortie en 1964, Coltrane, Tyner, Garrison et Jones l’auront interprété à la télévision pendant une session de 30 minutes le 7 décembre 1963. Ce morceau d’anthologie est une pure merveille, qui fait froid dans le dos, une fois que l’on sait à quoi il fait référence. A écouter pour ne jamais oublier.

En 1997, le réalisateur américain Spike Lee en réalise un documentaire, « 4 Little Girls », ponctué de témoignages de la famille et des victimes blessées.

Affiche du film de Spike Lee sur l'attentat de Birmingham, Alabama
Affiche du film de Spike Lee sur l’attentat de Birmingham, Alabama

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Playlist Alabama.