Nous avons eu le plaisir d’interviewer Malik Al Nasir, protégé de Gil Scott-Heron. Il a sorti, tout récemment, un livre intitulé « Letters to Gil » aux éditions William Collins. Le livre raconte son expérience en tant que « mentoré ». Il a accompagné pendant près de 27 ans l’activiste, écrivain, poète et musicien Gil Scott-Heron, dans ses tournées.
Malik Al Nasir a participé gracieusement à mon livre « A New Black Poet« , hommage à Gil Scott-Heron. Je suis riche de cette rencontre avec ce passionné, humble et heureux artiste.
Une version podcast de l’interview est disponible en anglais.
© Malik Al Nasir
Interview de Malik Al Nasir en anglais
Hello Malik, est-ce que tu peux te présenter pour ceux qui ne te connaissent pas ?
Salut Stef, Je m’appelle Malik Al Nasir. Je suis un poète du mouvement « Spoken word ». Je viens de Liverpool en Angleterre.
Je suis également auteur et universitaire. Je prépare actuellement un doctorat sur l’histoire de mes ancêtres esclavagistes à l’Université de Cambridge au Royaume-Uni. J’écris également un livre pour l’éditeur Harper Collins sur mes ancêtres esclavagistes, intitulé « Searching for My Slave Roots ».
Enfin, pendant de nombreuses années, j’ai été producteur et chanteur.
J’ai travaillé pendant 27 ans avec le militant des droits civiques, artiste et poète Gil Scott-Heron, qui était mon mentor et mon ami.
Promotion de « Hustlers Convention » en directe du Jazz Café de Londres dans les studios de la BBC, Février 2014 – Malik & Jalal des Last Poets.
© Malik Al Nasir
Quel est ton lien avec Gil Scott-Heron ? Comment l’as-tu rencontré ?
En 1984, j’ai rencontré Gil Scott-Heron au Royal Court Theatre de Liverpool après un spectacle, j’étais totalement démuni. J’étais sans abri et quasiment analphabète.
J’avais 18 ans et je vivais dans un foyer pour jeunes noirs sans-abri dans le quartier de Toxteth, qui était un quartier « ghetto » de Liverpool. J’étais devenue pupille de la nation neuf ans plus tôt lorsque mon père était devenu paraplégique à la suite d’un accident vasculaire cérébral. En 1975, j’avais donc été pris en charge par les services sociaux et placé dans une série d’institutions.
Mon expérience là-bas a été très brutale.
Les gens nous ont maltraités. Nous avons subi beaucoup d’abus physiques et raciaux et alors que nous aurions dû travailler à l’école et passer des examens, nous avons en fait passé la plupart de notre temps à faire du travail dur dans les fermes.
Par conséquent, à 18 ans, j’avais toujours beaucoup de mal à lire et à écrire correctement. Gil m’a pris sous son aile avec beaucoup de compassion et m’a emmené sur la route avec son groupe. Il est devenu mon mentor et ce pendant 27 ans, jusqu’à sa mort en 2011.
Gil Scott-Heron, m’a encouragé à devenir productif. Il m’a encouragé à devenir créatif. Il m’a encouragé à m’aider de la poésie, pour apprendre à mieux lire et à écrire.
J’ai ainsi pris l’habitude de lire et d’écrire grâce à la poésie. J’envoyais mes poèmes à Gil. Et lorsqu’il venait jouer en Europe, je l’accompagnais en tournée. Il corrigeait ma grammaire et m’encourageait à améliorer mon écriture poétique. Cet accompagnement a duré de nombreuses années, jusqu’à ce que je ne sois plus du tout analphabète.
J’ai ainsi amélioré mon éducation et j’ai poursuivi des études universitaires. Tout cela a été possible grâce à Gil, grâce à la création artistique, orale et écrite.
Tournée 2010 © Malik Al Nasir
Pourquoi as-tu décidé d’écrire et de publier « Letters to Gil » ?
Quand je suis arrivé à l’orphelinat à l’âge de neuf ans, j’ai été enfermé, et totalement isolé par les services sociaux. J’étais dans une chambre avec des barreaux aux fenêtres et les portes étaient toujours verrouillées, parfois pendant 14 jours et 14 nuits. Je ne pouvais parler à personne. Je ne comprenais pas pourquoi. Je n’avais commis aucun crime !
J’ai rapidement compris que c’était de l’injustice et que personne ne devrait être traité de cette manière.
Donc, dès mes 10 ans, j’ai décidé qu’il fallait raconter ce que les enfants avaient subi au sein des différentes institutions britanniques « Un jour, j’écrirai un livre pour raconter ! » Je voulais dénoncer la corruption du gouvernement dans le système de gestion des soins et la façon dont ils traitaient les enfants.
Or, quand j’ai rencontré Gil à 18 ans, je n’avais toujours pas le niveau d’alphabétisation nécessaire pour décrire ce que j’avais subi.
L’écriture de « Letters to Gil » qui a été publié par William Collins de Harper Collins le 2 septembre 2021, est l’aboutissement de mon apprentissage auprès de Gil. A travers ce recueil témoignant de mon parcours j’ai voulu demander justice et attaquer le système britannique en justice.
Je l’ai donc fait de deux manières. J’ai lancé une action en justice contre le gouvernement local, le conseil municipal de Liverpool et les services sociaux. Le procès a duré dix ans, je les ai poursuivis pour les abus de pouvoir et les mauvais traitements subis.
Gil m’a accompagné dans cette affaire en me prodiguant des conseils et j’ai remporté cette affaire. J’ai utilisé l’argent gagné pour créer ma propre maison d’édition, « Fore-Word Press Ltd». Puis j’ai publié un recueil de poèmes.
J’ai compilé 33 poèmes que j’ai dédiés à Gil Scott-Heron et The Last Poets.
Le livre s’appelle « Ordinary Guy » de Mark T. Watson. Il a été publié en 2004.
(Malik a changé son nom en 1992 lorsqu’il est devenu musulman, il s’appelait encore Mark T.Watson lorsqu’il a écrit ses poèmes en 1986-1992)
J’ai par la suite rencontré Jalal Mansur Nuriddin du groupe The Last Poets, qui lui était lui-même le mentor de Gil Scott-Heron et qui m’a fait découvrir l’Islam. J’ai changé mon nom en Malik Al Nasir. J’ai ensuite commencé à penser à écrire mes mémoires.
Or, au décès de Gil en 2011, on m’a demandé de raconter mon histoire au journal « The Guardian » au Royaume-Uni. J’ai donc raconté mon histoire en collaboration avec le journaliste Simon Hattenstone . « Gil Scott-Heron saved my life » fut donc publié sur 4 pages.
Source : https://www.theguardian.com/music/2011/jun/19/gil-scott-heron-saved-me
Ce journaliste a été très impressionné par mon histoire. Il m’a dit « Ecoute Malik, il faut en faire un livre »
Je ne savais pas à ce moment-là comment je pourrais en faire un. Simon Hattenstone m’a donc mis en contact avec un agent littéraire qui m’a aidé à structurer mon travail. Il m’a ainsi fait écrire trois chapitres afin de voir si cela pouvait intéresser un éditeur.
Mon histoire est devenue virale. BBC World Service, Radio Four… Tant de médias reconnus, tels que Rolling Stone aux USA, le magazine Mojo ou Uncut Magazine, ont repris l’article.
Je suis donc parti de là pour rédiger les trois chapitres et le synopsis. Puis, l’agent s’est évaporé et les éditeurs également. L’actualité avait évolué. J’étais dans une situation où j’avais l’idée d’un bon livre, j’avais les bases d’un bon livre. J’avais quelques chapitres écrits, mais il n’y avait aucune relance de la part des éditeurs. Donc, le livre a été mis en attente. J’ai alors décidé de compiler toutes les interviews que j’avais réalisées. Chaque journaliste avait proposé un regard singulier, un angle de lecture différent. J’ai réalisé que j’avais assez de matière pour écrire un livre. J’ai donc commencé à travailler dessus pendant un certain temps, en compilant toutes les transcriptions et en les rassemblant et en peaufinant les trois premiers chapitres et ainsi de suite. Mais je n’avais toujours pas d’éditeur, donc je ne pouvais pas avancer. C’est resté comme ça pendant quelques années. Tu sais bien Stéphane à quel point ces projets sont très longs et complexes à mettre en place. Quand tu as toi-même écrit ton propre livre « A new Black Poet » hommage à Gil Scott-Heron, ça en a pris du temps. (rires)
Je restais persuadé que ce livre sortirait.
Alors, en parallèle, j’ai envisagé de publier des informations sur mes recherches que j’avais réalisés sur mes ancêtres.
J’ai retracé la lignée de mon père à travers la Guyane britannique et à travers la traite des esclaves. J’avais voyagé en Guyane en 2008, et j’y avais trouvé des membres de ma famille. J’ai trouvé des terres de plantation, transmises par l’esclavage, et ainsi de suite. J’ai publié un article sur le site de la BBC intitulé « Searching For My Slave Roots ». Quand l’article est sorti, il a fait un million et demi de lectures en 24 heures. A partir de ce moment, j’ai eu tous les grands éditeurs britanniques qui m’ont contacté et m’ont proposé un contrat d’édition.
Il y a donc eu une sorte d’enchère pour les droits de publication de cette histoire. Bien sûr, il y avait une mention de ma relation avec Gil Scott-Heron. C’était comme si c’était quelque chose en cours de route, parce que pour moi, ma relation avec Gil était toujours une histoire différente, parce que Gil n’était pas vraiment impliqué dans ma quête pour retracer mes ancêtres jusqu’à l’esclavage. Cela venait de mon arbre généalogique et de mes recherches généalogiques, et c’était plus une quête personnelle.
Gil m’avait encouragé à étudier mon histoire, mais il n’avait pas été impliqué dans ce processus. La plupart des découvertes que j’ai faites ont eu lieu après sa mort. J’avais donc deux histoires distinctes à proposer. J’ai donc parlé à certains éditeurs qui proposaient des offres et j’ai dit, écoutez, j’ai aussi cet autre livre. Envisageriez-vous de conclure un contrat pour deux livres et de me laisser écrire également un livre sur Gil ? Parce que l’année d’après, en 2021, c’était le dixième anniversaire de la mort de Gil Scott-Heron.
La plupart des éditeurs disaient « Oh, nous allons tout mettre en une seule oeuvre et cela rendra l’histoire plus forte. » Je n’étais pas ok avec cette idée. Un autre éditeur ne voulait publier que le livre sur Gil, et n’était pas intéressé par mon livre sur l’esclavage. Je tenais à publier les deux livres. La directrice de la publication de chez Harper Collins, Arabella Pike, était elle très enthousiaste et a écouté très attentivement ce que j’avais à dire.
Elle est arrivée à la conclusion qu’il s’agissait en fait de deux histoires distinctes et que mettre l’une avec l’autre serait comme un gâchis d’une très bonne histoire. Elle a conclu qu’il serait potentiellement bénéfique de publier les deux histoires simultanément.
L’idée était de le sortir en 2021pour le 10e anniversaire du décès de Gil. J’ai remis le manuscrit en décembre 2020, et nous avons publié « Letters To Gil » au Royaume-Uni et dans le Commonwealth le 2 septembre 2021. Il est sorti en Amérique et au Canada le 26 octobre. Ce n’est pas un biopic sur Gil. C’est l’histoire de ma vie, et de ma relation avec lui pendant 27 ans.
J’espère que nous pourrons le faire traduire en français parce que Gil avait une énorme base de fans en France, comme tu le sais. Nous venions régulièrement en France. On jouait, à la manière d’une résidence, au New Morning à Paris, ce qui était merveilleux.
Nous avons également fait quelques-uns des spectacles ailleurs en France. Le New Morning a toujours été notre scène préférée. D’ailleurs, dans ton livre, il y a des photos Gil Scott-Heron au New Morning.
Gil Scott-Heron, New Morning en 2010 – © Xavier Granet
Pouvons-nous acheter votre livre en Europe ?
En attendant qu’un éditeur français décide de le traduire, mes livres sont disponibles en anglais, via Amazon.
(ou sur le site de l’éditeur Harper Collins Publisher)
Que pensez-vous de l’intronisation au Rock and Roll Hall of Fame de Gil Scott-Heron en 2021 ? N’est-il pas trop tard ?
C’est un digne honneur pour lui ! En 2012, il avait également été intronisé à titre posthume aux Grammys. Cela aurait été adorable si Gil avait pu avoir cette reconnaissance de son vivant. Et je pense qu’il le méritait. Mais c’est mieux qu’il soit intronisé et récompensé à titre posthume que pas du tout, car au moins il y a une reconnaissance de son travail.
J’ai été surpris du peu d’informations dans la presse à ce sujet. Donc, j’ai écrit un article pour The Guardian. C’était au même moment que la sortie de mon livre, le 26 octobre en Amérique, et il a été intronisé quatre jours plus tard le 30.
Malik : Y a-t-il eu quelque chose dans la presse française à ce sujet ?
Stéphane : Non, rien du tout.
Malik : C’est vraiment triste, parce que quand j’ai parcouru la presse, j’ai vu tellement de trucs sur tous les artistes et son nom était sorti de là. Mais il n’y avait rien à ce sujet. Et j’ai juste pensé « Ce n’est pas juste. Il est important pour moi que l’on se souvienne de Gil grâce à nos différents témoignages. »
Malik & The O.G’s « The Revolution Will Be Live » Wilderness Festival 2021 ft. Orphy Robinson, avec Rod Youngs de l’Amnesia Express à la batterie.
Stéphane – Gil Scott-Heron c’est aussi l’histoire des Noirs ?
L’histoire de Gil Scott-Heron est l’histoire des Noirs. C’est l’un des nôtres. Il était à l’avant-garde de notre peuple. Donc, ce qu’il avait à dire est aussi essentiel que les discours de Malcom X, Martin Luther-King, James Baldwin, Stokely Carmichael, Bobby Seal…Ils sont partis et ils ne peuvent plus raconter. Il est indispensable que nous racontions ce que nous avons vécu avec eux.
Ce que j’ai vécu avec Gil, je suis le seul à pouvoir en parler. C’est important pour moi de transmettre cela.
Peux-tu nous parler de ton projet « The Revolution will Be Live » ? Et as-tu une nouvelle tournée à venir ?
The Revolution Will Be Live est un concept que j’ai mis en place avec le promoteur anglais Rich McGinnis qui est l’un des réalisateurs de Live Nation. Nous l’avons monté en 2015 comme un spectacle de démonstration et dans le cadre d’une série d’événements prévus pour honorer Gil Scott-Heron à Liverpool. Nous avons fait venir des membres de sa famille pour assister à une réception à la mairie et nous avons organisé une série d’événements dans la ville auxquels ils ont été associés.
Notre événement a ouvert le Liverpool International Music Festival au St. George’s Hall. C’était une belle vitrine pour célébrer l’héritage de Gil Scott Heron.
Les artistes Talib Kweli, Aswad, The Christians, Craig Charles, mon propre groupe Malik & the O.G’s, le batteur de l’Amnesia Express, Rodney Youngs, le percussionniste de l’Amnesia Express, Ibo Shakur, également quelques membres des Jazz Warriors.
J’ai été invité au Canada pour faire une série de tournées. Avec Jalal de The Last Poets, nous en avons fait une au Canada à Toronto, à Mississauga et à Ottawa, toute une série d’événements et de projections de films, d’assemblées scolaires, d’ateliers, de master classes, récitals de poésie et d’événements, y compris à Toronto au « Kuumba Festival »
Lorsque nous sommes revenus au Royaume-Uni, nous avons créé la marque « The Revolution Will Be Live » avec une combinaison de mon groupe Malik & the O.G’s, qui joue le répertoire original inspiré de la musique Gil Scott-Heron.
Nous avons fait venir Kim Jordan, la directrice musicale et claviériste de Gil, Rodney Youngs, qui est basé à Londres et quelques autres musiciens. Nous avons rassemblé tout cela ensemble et avons organisé un concert avec différents chanteurs invités pour chanter Gil. Nous avions un gars de Floride, Ka’ba The Soul Singer, un chanteur de soul incroyable. Le dernier que nous avons fait était avec Noel McKoy, qui est l’un des grands chanteurs de soul au Royaume-Uni.
Nous avons réalisé quelques tournées au Royaume-Uni. Kim (Jordan) est revenue des USA pour un live au Jazz Café de Londres. Nous avons également fait une séance de dédicace du livre.
Nous sommes ensuite allés à Manchester dans un nouveau lieu appelé Blues Kitchen. C’était le lancement officiel de « Letters To Gil » par l’éditeur. Nous avons donc fait différentes variantes du groupe pour The Revolution Will Be Live.
J’avais réalisé un film documentaire avec Gil en 2004. Ce film a été projeté dans des cinémas au Canada et au Royaume-Uni, mais il n’est disponible nulle part ailleurs. J’en proposais des projections privées.
On propose des assemblées scolaires, on prononce des discours pour convaincre les enfants de poursuivre leur éducations, et d’étudier l’histoire des Noirs. J’organise des ateliers où des enfants produisent une chanson en une journée à l’aide des musiciens, la claviériste Kim Jordan, le batteur Rodney Youngs, le bassiste de Malik & The O.G’S, Tiago Koimbra. Les enfants ouvrent ensuite le show avec des chansons qu’ils ont écrit.
C’est donc une façon d’amener les jeunes, de faire passer les jeunes talents et de leur donner l’opportunité de travailler avec certains de ces grands groupes. C’est aussi une manière de transmettre à la jeune génération. Il ne s’agit pas seulement de sortir, de vendre des billets et de faire un spectacle. Il s’agit de se connecter avec les gens et de faire les ateliers et d’encadrer les enfants et de nourrir leurs talents et d’amener une nouvelle génération à comprendre qui étaient ces artistes et qui était Gil Scott-Heron.
Nous devrions vous faire venir avec votre projet The Revolution Will Be Live au New Morning, à Paris, non ?
Je serais vraiment très fier de venir à Paris et de faire The Revolution will be live, au New Morning. Si nous recevons l’invitation, nous viendrons !
Stéphane Nicolas & Malik Al Nasir, La Rochelle, Avril 2019.
Revue de Presse (en anglais)
‘A searing, triumphant story. A testament to the tenacity of the human spirit as well as a beautiful ode to an iconic figure’
Irenosen Okojie
‘An incredible story, one that will have you jaw-dropped in disbelief at the cruelty meted out to Malik as a boy but also uplifted by his courageous, irrepressible exuberance, by his determination to defy the shitty hand he was dealt after he was put into the care system. And at the centre of this remarkable story stands the towering figure of Gil Scott-Heron …This is an intensely powerful and vivid memoir … When a book like Letters to Gil comes along, you are reminded of how indomitable the human spirit can be and how light can emerge from darkness, and joy from pain’
Jamie Byng
‘So compelling … Given the magnetism that he clearly displays I only hope that he will find time to be a new leader for the UK jazz movement … Voices such as his are certainly needed. His story is a wake-up call. In meeting Scott-Heron and discovering the transformative capability of the power of music even bearing in mind the harsh business realities he witnessed on the road Al Nasir’s remarkable story proves once again the adage that music, not to forget an iron determination to overcome adversity and personal bravery, is certainly the healing force of the universe’
Marlbank
‘Nasir tells the story of his life – including his brutal treatment in care homes as a child – and his friendship with the musician-poet [Gil Scott-Heron]. His candid, eye-opening story includes a joyously uplifting tale of the time he accompanied Scott-Heron to meet Stevie Wonder’
Independent, Books of the Month
‘A harrowing yet ultimately heartening memoir, Letters to Gil transcends the purely personal to make an important contribution to the burgeoning science of public history, championed by the likes of David Olusoga’
London Jazz News
Magalie SABAUT & Stéphane NICOLAS